Publié le
23/1/2020
Qu’importent les secteurs, le terme bien vieillir résonne partout comme un écho. Ce concept est-il seulement une figure morale ou conduit-t-il à de véritables actions pour la société ?
Depuis quelques décennies, on constate que dans la majorité des pays s’opère une transition démographique. Selon les projections, 2,1 milliards de personnes seront âgées de plus de 60 ans, en 2050, dans le monde. En France, cela équivaudrait à une personne sur trois, soit plus de 24 millions de personnes. Couplé au vieillissement de la population, l’Etat français connaît également une transition épidémiologique ; aux anciennes maladies infectieuses et vectorielles, succèdent les maladies chroniques avec lesquelles vivent environ 20 millions de français aujourd’hui. La doctrine française parle d’entrée dans l’ère du vieillissement. Les besoins sanitaires et sociaux de cette population nécessitent l’adaptation de nos systèmes de santé et de nos modes de vie, notamment dans l’optique de bien vieillir. Pour Claire CRIGNON DE OLIVEIRA, il s’agit de vieillir « en gardant, malgré l’apparition de pathologies liées à l’âge, le maximum de ses capacités physiques, intellectuelles et de son activité sociale ».
Bien vieillir n’est pas seulement un état de santé mais aussi un état moral et social. La notion renvoie directement aux déterminants de santé et suppose ainsi l’action concertée de tous les acteurs, à toutes les échelles. Dans son rapport de 2019, la députée de la Loire Atlantique, Audrey DUFEU-SCHUBERT, insiste sur la nécessité de mettre en place une « approche graduée à trois niveaux : la sphère individuelle et intrinsèque de la personne vieillissante, l’entourage, et la reconnaissance sociétale du vieillissement ». Cela passe par l’affirmation de droits individuels pour les personnes âgées, d’un changement de regard de la société sur le grand-âge et par la recherche d’une approche interdisciplinaire des problématiques posées par le vieillissement.
Comme le mentionne la députée, le vieillissement est une responsabilité collective, elle ne peut se cantonner à l’unique secteur médico-social et appelle la mise en place de solutions transversales. Les acteurs des secteurs public et privé se sont saisis de la question : politiques, régions, acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire, mutuelles, industriels, startup, etc. Chacun essaie de se positionner sur un pan de la silver economy. Nouvel eldorado pour certains, il est cependant nécessaire que le bien vieillir fasse office de feuille de route commune, notamment pour éviter des dérives au détriment des droits fondamentaux de la personne.
Actuellement, nous constatons que le terme bien vieillir permet de fédérer des acteurs de toute origine. Cependant, nous pensons qu’à terme cette notion viendra à disparaître au profit du “bien vivre” – appellation insufflant davantage le concept de responsabilité collective du vieillissement et ne cloisonnant par les actions à une seule une catégorie d’âge. Pour conscientiser et embarquer l’ensemble des générations aux défis du bien vieillir, Easis souhaite mettre à disposition de tous les acteurs ses compétences pluridisciplinaires.
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